samedi 8 novembre 2014

J'étais aujourd'hui en dédicaces.

Eh oui. Il fallait bien s'y attendre, mon pauvre ami Cetro.

Suite au succès aussi retentissant qu'assourdissant de cette première séance de dédicaces génératrice d'un chiffre d'affaire au delà du raisonnable, tu aurais bien dû te douter que tu serais à nouveau sollicité.
Ce qui fut fait. Ben ouais, tiens, pareille manne, personne ne crache dessus, hein.
Aujourd'hui, sachez le, le PIB vient de connaître un pic jamais atteint.

Oui, aujourd'hui, la littérature s'est étroitement mêlée et accouplée aux mathématiques pour générer ce qu'il serait juste de nommer le big bang monétaire, rejeton illégitime de cette débauche de dépenses en livres (et pourtant en euros) et de l'intérêt abusif pour ma propre personne.
Tant et si bien qu'un moment, j'ai craint pour ma sécurité.

L'hystérie générale provoquée par ma seule présence a quelque peu malmené ma modestie naturelle et bousculé les habitudes de ce cher magasin, j'ai nommé le centre culturel Leclerc de Lesparre.

Cette petite ville a vu, le temps d'une dédicace, sa population multipliée exponentiellement au fil des heures, prolifération virale responsable de la fièvre acheteuse et mettant un terme momentané à sa circulation automobile.
Ce n'était plus alors un simple centre, mais bel et bien l'épicentre de la culture et de l'économie.
Ouiiii, les pages se sont tournées, et la bourse a vibré.

Les gens étaient si nombreux que le mot foule n'y est pas adapté... il s'agissait d'une véritable nuée, d'un essaim constitué de soldats mus par une seule et même volonté: me rencontrer, poser enfin ses yeux sur celui que déjà ils considéraient comme un demi dieu (certes depuis, ils se sont rendus compte de leur regrettable erreur... pourquoi donc me réduire de moitié, que diable?), toucher enfin du doigt le fruit de mon travail.

Les files d'attente étaient si longues qu'il m'a fallu recourir à l'emploi de jumelles à fort grossissement pour tenter d'en percevoir le bout.
Les malheureux employés dudit magasin ont été contraints à l'utilisation de mobylettes pour les contourner, et continuer à oeuvrer au sein de leur entreprise.
Leur unique mais harassant travail consistait à approvisionner ma table en livres de mon cru pour assouvir l'appétit féroce de mes nombreux et dévoués fans.
Ainsi que, bien évidemment, à acheminer les tonneaux d'encre noire servant à tremper ma plume surchauffée.

Je garderai toutefois un petit pincement au coeur en repensant à cette journée de légende.
Mamie n'est point venue, cette fois-ci.
Je doute pourtant qu'elle ai gardé une dent contre moi, puisqu'à la suite de notre première rencontre, elle n'en avait plus une.
Alors que s'est-il donc passé? Je ne saurai le dire.
Peut-être mon insistance à lui inculquer les bienfaits d'une hygiène buccale irréprochable l'aura-t-elle incitée à la fermer à tout jamais.

M'enfin voilà, pour résumer le tout, j'étais aujourd'hui en dédicaces.

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