jeudi 10 septembre 2015

SDF français ou réfugiés syriens, mon coeur balance

SDF... sans domicile fixe.
D'ordinaire, ces gens-là (si si, ce sont des gens, dis-donc, paraît même, on vient de le découvrir, que ça parle, que ça a des besoins et des sentiments... dingue, non?), ne soulèvent que mépris et indifférence.
Depuis que l'on nous annonce l'arrivée en masse de réfugiés, le SDF français passionne, jouit d'un élan de compassion virtuelle et fabriquée inédit.
Ceux qui d'ordinaire ne voient en eux que des nuisibles, cassos, inutiles, trouvent désormais une nouvelle utilité à nos pauvres aux nuits étoilées et aux journées dépeuplées: ils sont un alibi parfait.
Lorsqu'on ne veut pas aider des étrangers en situation d'urgence, il semble de bon ton de brandir sa sympathie au SDF français en bouclier, garantie absolue de n'être pas considéré comme un odieux et égoïste xénophobe.
Bien sûr, à aucun moment il n'est réellement demandé de venir en aide aux désoeuvrés (faut pas non plus déconner), fussent-ils bien français, mais seulement, sous peine d'injustice, de ne surtout pas aider des réfugiés en danger.
Les "Sans Déontologie Fixe", sachant se jouer des vents tournants, manient la pornographie concurrentielle avec doigté, accordant le monopole de la pitié (ouais parce que compassion, ça colle pas au message distillé) à ceux pour lesquels ils n'en ont d'ordinaire aucune.
Ils surfent sur la misère, se drapant dans un manteau de bons sentiments acheté au rabais et assez grand pour dissimuler derrière leurs véritables intentions.
Ils repoussent l'étranger pour sauver la France, véritables résistants (si si, je vous jure, c'est ainsi que bon nombre se présentent... tatan tatan, tan tan tan tan, ta tan), garants de notre civilisation et de notre culture (sic).
Pour faire bonne mesure, ils versent quelques larmes (de crocodile) qui, à n'en pas douter, n'irrigueront pas longtemps les caniveaux de nos laissés pour compte.

2 commentaires:

  1. J'ai juste envie de dire "c'est tellement vrai". Quelle dose d'hypocrisie sommes-nous capables de produire pour justifier notre égoïsme, notre indifférence de l'Autre...
    Je ne rajouterai rien car vous êtes bien plus doué que moi pour écrire ce que j'aimerais crier à la face de tous ces cons.

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  2. Bonjour, Corinne.
    Merci pour ce commentaire. J'avais presque oublié l'existence de ce blog. Si vous désirez suivre e que j'écris, vous pouvez me rejoindre sur ma page facebook, sur laquelle je suis bien plus actif et où j'écris pas mal de billets en accès public (page cédric veto). Vous pouvez aussi retrouver un condensé de tous mes billets sous la forme de recueils, les lettres de l'âne Cetro 1, 2 et 3. En vente sur amazon. Bonne journée.

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